Hôtel des Chevaux


Ce lieu n'est aujourd'hui plus abandonné, cause : rachat


Attention : l'histoire de ce lieu est assez tragique, mais seule la partie "histoire" explique ce fait divers (pour ceux qui ne souhaiterait pas lire ce passage, vous pouvez donc passer a la partie "découverte").

 

Histoire : 

 

“On croit que les rêves, c’est fait pour se réaliser. C'est ça, le problème des rêves : c’est que c’est fait pour être rêvé.”

Cette citation de Coluche résume bien à elle seule l'histoire de ce lieu : un projet grand. Très grand. Trop grand, malheureusement.

 

Né de l'esprit d'un grand (sans exagération) promoteur immobilier local, le projet a de quoi faire rêver : un hôtel de luxe construit autour d'un thème, l'équitation.

Sur un terrain d'une dizaine d'hectares se placent alors manèges et écuries (évidemment), spa, restaurant, hôtel, musée, clinique vétérinaire, parking, villas (plus d'une centaine de suites en tout), centre d'affaire (et salles de séminaires), une piste pour les hélicoptères est envisagée.

 

Des dizaines de millions d'euros sont débloqués pour ces travaux, et à l'époque les journaux locaux en parlent beaucoup : c'est l'événement du coin, et ils font couler beaucoup d'encre.

Pendant trois ans les travaux s'enchainent sans accroc, et on parle d'une possible utilisation pour les Jeux Olympiques de l'époque.

Il existe même des vidéos qui ventent le projet, encore présentes aujourd'hui sur internet.

 

Cependant, aussi fulgurante fût son ascension, aussi brutale en fût la chute.

Les délai s'allongent, les riverains se plaignent de l'impact écologique d'un tel lieu pour le bois dans lequel il est installé, et ont peur que tout ce complexe ne ruine la vie paisible du village par des allées et venues incessantes.

Aucune solution n'est trouvée, et plus le temps passe plus les frais s'accumulent.

C'est même pire : le budget initial n'a pas simplement augmenté, mais est plus que doublé.

 

Environ cinq ans après la naissance du rêve, le groupe immobilier fait faillite et le promoteur se donne la mort peu de temps après, laissant derrière lui des dettes immenses et un rêve inachevé.

La justice s'empare alors du dossier, et des repreneurs sont cherchés. 

Bradé à un prix dérisoire, les proches refuseront longtemps les offrent d'achats jusque dans les années 2020 où le complexe est enfin vendu, mettant fin à ce rêve cauchemardesque.

 

Exploration :

 

J'ai découvert l'histoire du lieu après ma visite, et si je l'avais su avant je n'aurais pas eu le même enthousiasme à explorer ce lieu. Certainement pas.

Pourtant le décors s'y prête bien : une après midi pluvieuse, et un air triste sur ce lieu qui a l'air pourtant si beau, si... Unique.

Sans connaitre son passé, je sais que les personnes derrière ce projet ont vu grand, l'entrée à elle seule marque les esprits. Malheureusement pour moi, je ne suis pas le bienvenu ici et les grandes portes noires me resteront closes.

 

Une fois arrivé sur le lieu, je me retrouve entouré de marionettes de villas, de squelettes sans vie : toutes sont certes construites et leur façade terminées, mais le cœur est vide. Des fils pendent de partout, pas d'eau courante, et parfois les escaliers sont inachevés.

La bâtisse iconique de ce lieu est cependant superbe (et c'est d'ailleurs la première photo de cet article) et ferai rêver beaucoup de gens avec sa vue sur le lac et son ponton, son spa, les bois alentours, et surtout le style très moderne du lieu, qu'on ne croirait pas abandonné au premier coup d'œil.

Autour de lui prennent place deux autres villas, moins intéressante et toutes aussi vide les unes que les autres. Je passerai quelques dizaines de minutes dans l'une d'elle, en cherchant à protéger mon matériel de la violente averse qui se mit à sévir dehors.

 

Le grand manège se distingue par sa taille impressionnante : il est a lui seul plus grand que la partie hôtel du lieu, et si on inclut la carrière et le parking autour de lui, on couvre déjà une bonne moitié du spot.

Composé de beaucoup de verre et bâti dans un style (lui aussi) moderne, la végétation qui pousse sur sa façade complète le visuel et rend le bâtiment incroyable. A travers les grandes vites, on distingue les box des chevaux, mais aussi un parcours de sauts d'obstacles encore en place dedans. On s'attendrait presque à voir des cavaliers arriver, fier et droit sur leur monture.

A ma première visite, le lieu était inaccessible. Ouvert entre temps, il accueille depuis le rachat du lieu le camping-car du gardien et son chien.

 

En continuant notre progression, on peut observer autour de nous des entrepôts et des containers verrouillés, attendant sûrement la reprise des travaux.

Alors qu'on arrive sur la partie hôtelière et administrative du spot, un dernière villa est visible. En excellent état elle aussi mais à l'écart des première. Autour d'elle se trouve un grand bâtiment, qui accessible sûrement plein de petits logement (je ne m'y aventurerai pas car la proximité avec les habitations du village est trop importante et le risque de se faire voir aussi).

 

Enfin la partie hôtel se dresse devant moi, avec à côté un entrepôt contenant du matériel et des véhicules de chantier en excellent état. Tout au long de ma visite, j'ai été suivit par un cheval noir, logo du lieu, et le voici, devenu blanc, qui se dresse fièrement devant moi : une superbe petite statue posée sur le toit, dominant une carrière et toute la cours d'accueil du lieu. 

Cependant, ma curiosité m'empêchera d'en voir beaucoup plus : en cherchant à entrer dans l'hôtel, je déclencha par inadvertance une alarme qui mit fin à ma visite.

J'ai appris plus tard que ce bâtiment contiendrai encore des plans, des maquettes, et plus de documents administratifs divers ce qui explique la mise sous alarme.

 

Ma première visite s'acheva ainsi, sur une fuite très peu glorieuse. J'y suis tout de même retourné une seconde fois quelques temps après.

J'ai eu l'occasion de prendre de meilleures photos mais comme pour la fois précédente j'ai dû partir en avance : la vente allait se faire incessamment sous peu (j'ignorais ceci à l'époque, tout avait été fait en secret pour éviter un emballement médiatique pour diverses raisons), et le lieu avait été mis sous surveillance.

J'ai pu dire solennellement adieu à ce lieu, et me consacrer aux recherches sur son passé.

 

Je ne vous oublierai pas, monsieur le promoteur. Sans vous connaitre, je respecte le projet que vous avez essayer de mener et les espoirs que vous avez placé dedans.

Cet article était un minimum que je puisse faire, après être entré dans ce lieu qui vous a été, jusqu'à la fin, si cher.

 

Merci.


Le reste des photos est disponible à cette adresse.


Disclaimer : l'urbex est une pratique dangereuse et illégale. Je déconseille fortement d'essayer d'aller sur les spots que je visite en raisons des risques physiques et légaux que cette pratique entraine.